La prison des mineurs

Publié le 2 Juillet 2018

Bonjour les amis,

Voici un sujet bleufant,  certain(es) ont passés leur examens (brevet des collèges) ils étaient peut-être stressés, ou n'avaient seulement pas envies de le passer, et bien voici un sujet qui va vous intéressés et vous surprendre.

L'être humain à besoin d'avoir un objectif puissant pour avancer, et bien là vous aller voir que leur objectif est puissant, et leur examen ils ne prennent pas ça à la légère.

Chers amis, 

Certains de vos enfants ou de vos petits-enfants sont sans doute en train de passer le bac ou le brevet des collèges en ce moment. 

Et peut-être ronchonnent-ils un peu de devoir passer ces examens : le bac, c’est du travail et du stress, c’est vrai. 

Eh bien, si vous les surprenez à se plaindre, vous pourrez toujours leur dire que certains considèrent comme une faveur de pouvoir passer leur baccalauréat, et qu’ils font même des efforts pour bénéficier de ce droit. 

Des efforts d’autant plus méritoires qu’ils doivent surmonter pas mal d’obstacles pour y arriver, à commencer par un environnement qui n’encourage pas précisément à faire des études et à travailler… 

Cet environnement c’est la prison de Nanterre. Là bas, rapporte le journal Le Figaro, des détenus passent le bac. 

« Nanterre est la seule prison en France qui fait passer le bac à ses élèves. L’établissement peut se vanter d’un taux de réussite situé entre 95% et 100%. » Il faut dire que les élèves sont motivés. Pour rejoindre les bancs de cette école un peu particulière, il faut le mériter. « La sélection dépend d’abord de la volonté du détenu mais aussi d’un entretien et d’une sélection faite par les enseignants. Seuls les détenus sérieux et motivés sont retenus. » Et ce n’est pas « un bac en chocolat », pour reprendre une expression du président de la République. « Souvent les jurés ou les examinateurs extérieurs sont sidérés du bon niveau des élèves incarcérés », confie Sylvie Paré, enseignante à la maison d’arrêt de Nanterre. A l’IPJ nous avons suffisamment l’occasion de dénoncer tout ce qui ne va pas dans nos établissements pénitentiaires – le surpeuplement, les trafics, les violences contre les personnels, etc. – pour ne pas nous féliciter des quelques initiatives qui vont dans le bon sens. Et le bon sens, c’est de faire du temps de détention un temps utile, comme nous ne cessons de le répéter aux décideurs publics.
Faire de la détention un temps utile c’est permettre aux détenus de se former, de préparer la suite et d’avoir un projet, comme à la maison d’arrêt de Nanterre. Il faut s’en réjouir, car déjà la formation permet d’acquérir des diplômes qui pourront être utiles sur le marché du travail en sortant de prison. Et il faut aussi voir que cette opportunité de se former peut leur donner une certaine discipline de vie. « Comme les lycéens ordinaires », explique Le Figaro, « les élèves prisonniers ont un emploi du temps et des horaires de classe à respecter. Car même en prison, il est possible d’arriver en retard. » Cela doit vous paraître peu de choses, mais c’est essentiel, car ce dont manquent la plupart des détenus ce n’est pas seulement de diplômes, c’est d’abord de bonnes habitudes de vie. L’habitude de se lever tôt chaque matin, d’arriver à l’heure à ses rendez-vous, de faire preuve d’assiduité jour après jour, de respecter les consignes, etc. A la maison d’arrêt de Nanterre, les détenus passent un bac professionnel, et qui dit bac professionnel dit stages en entreprise. « À la maison d’arrêt de Nanterre, c’est le stage qui vient aux prisonniers. Tous les vendredis matin, des entreprises proposent des tâches aux détenus, comme la gestion des emplois du temps scolaires, la préparation d’affiches d’informations, ou encore la programmation d’événements. »
A l’IPJ nous militons depuis longtemps pour que le travail redevienne la norme en prison. Depuis 1987, malheureusement, le travail a cessé d’être obligatoire pour les détenus, et depuis il ne cesse de décliner : de moins en moins de condamnés travaillent pendant leur temps de détention. Et à quoi croyez-vous que la plupart occupent leur temps, du coup ? A monter des trafics, à se droguer (puisque malheureusement, ce n’est pas un secret, la drogue circule très largement dans les prisons), à poursuivre leurs activités délinquantes avec l’extérieur grâce aux téléphones portables, qui sont devenus monnaie courante en détention, bien qu’ils soient interdits, et à regarder la télévision… Croyez-vous que ce soit un hasard si les postes de télévision dans les cellules se sont multipliés au fur et à mesure que le travail en prison déclinait ? Un surveillant explique : « Quand je suis arrivé (en 1990), il n’y avait pas de télé. Il y en a eu par la suite mais avant 2010 les détenus payaient sept euros par semaine. Maintenant, c’est huit euros par mois. »
Entre nous soit dit, huit euros par mois, c’est moins que la redevance audiovisuelle, qui en 2017 était de 138 euros pour l’année… Ce n’est certainement pas de regarder la télévision toute la journée qui va aider les condamnés à se réinsérer dans la société après leur sortie de prison ! Il vaudrait bien mieux qu’ils travaillent et qu’ils se forment. Voilà pourquoi l’école en prison, comme à Nanterre, est une excellente chose. Voilà pourquoi dans le numéro 10 de notre revue, parue au mois d’avril, qui est consacré à la réhabilitation des délinquants, nous avons tout particulièrement insisté sur le rôle du travail en détention. Voilà pourquoi, nous avons envoyé la revue à tous les décideurs, aux professionnels de la justice, aux bibliothèques universitaires… Les détenus se mettent au travail, qu’attendent nos dirigeants pour se mettre au leur ? S’ils voulaient bien se mettre au travail pour faire enfin de la détention un temps utile à la société et au détenu... Au travail donc ! Avec tout mon dévouement, Laurence Havel Le site de l'institut pour la justice.

Rédigé par Aïcha NEMOUCHE

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